PRISE EN CHARGE DES URGENCES : Le manque de structures pré-hospitalières décrié
Hormis le déficit de médecins urgentistes, le Sénégal ne dispose pas de structures pré-hospitalières. Les spécialistes qui ont participé du 18 au 20 juin 2008, au Congrès international de médecine d’urgence et d’anesthésie réanimation, demandent le démarrage des activités du Samu national pour faire face aux nombreux cas d’urgence. Les médecins urgentistes et anesthésistes qui ont participé au Congrès international de médecine d’urgence et d’anesthésie réanimation, ont dénoncé le manque de structures pré-hospitalières au Sénégal. Lesquelles devraient pourtant permettre aux populations de faire face au coût élevé de prise en charge des cas d’urgence. Malheureusement, ce service n’existe pas dans le public. « Le Sénégal ne compte que deux structures privées pré-hospitalières avec des coûts de prestations très élevés. Ils tournent autour de 150.000 francs Cfa par cas d’urgence ramassé dans la rue et acheminé dans un établissement de santé », a affirmé le Dr Mohamadou Bobo Diallo du service Cardiologie du Chu de Fann. Il a présenté une communication lors du congrès sur l’arrêt cardiaque et l’infarctus du myocarde. Selon lui, les risques d’arrêt cardiaque sont provoqués par le stress, le tabagisme, la sédentarité. Il demande aux populations de faire des efforts physiques pour éviter ces facteurs de risque parce qu’il n’y a pas de structures pré-hospitalières capables de prendre en charge les cas d’urgence qui deviennent de plus en plus nombreux au Sénégal. Quarante mille cas d’urgence sont enregistrés chaque année au niveau du seul service d’accueil d’urgence de l’hôpital Principal de Dakar, a indiqué le Dr Mapathé Seck qui dirige cette unité. Pour faire face à différents cas d’urgence, certains anesthésistes et médecins urgentistes ont souhaité le démarrage des activités du Service d’assistance médicale et d’urgence (Samu). Le démarrage des activités du Samu national permettrait d’aider les populations victimes d’accidents de la route en facilitant leur évacuation vers les structures de santé. En plus du Samu national, le président du comité d’organisation, le Dr Massamba Sassoum Diop, a souhaité la création de services d’accueil d’urgence dans les hôpitaux. Selon lui, l’urgence est une chaîne qui si elle est bien maîtrisée, permet de diminuer de 50% le taux de mortalité liée à des urgences. La même proposition est faite par le Dr Mapathé Seck qui a également plaidé pour que ces services soient dotés de moyens et de ressources humaines. Il a rappelé que son service (l’hôpital Principal) accueille de nombreux cas d’urgence pour peu de places. Du coup, il y a un encombrement qui rend difficile l’organisation du travail et met la pression psychologique et physique sur le personnel qui est soumis à rude épreuve parce qu’étant confronté à gérer des situations difficiles, quels que soient l’heure et le jour. Des médecins urgentistes ont déploré le fait que les ambulances arrivent non seulement en retard sur les lieux des accidents, mais que la plupart d’entre elles ne sont pas médicalisées. Ce qui constitue un lourd handicap pour les accidentés. Ils arrivent dans les hôpitaux fatigués. Malgré ces retards, le Pr. Fatou Sène Diouf a conseillé aux populations de faire confiance à ces ambulances parce qu’un médecin en service accorde une attention particulière au patient qui arrive dans une ambulance plutôt que celui qui est acheminé à l’hôpital par un taxi ou d’autres moyens de transport. Des médecins ont souligné que beaucoup d’accidentés se rendent dans les structures sanitaires avec des charrettes, faute d’une ambulance, ce qui complique la prise en charge. |