Les syndicalistes déplorent la promesse non tenue de l’Etat
Intégrer les 125 ex-agents du Programme de développement intégré de la santé dans la fonction publique, recruter les agents de santé communautaire… Ce sont autant de points qui fondent la plate-forme revendicative des syndicats de la santé, obnubilés par l’ardoise de 15 milliards que traînent les hôpitaux sénégalais.
L’Etat du Sénégal avait promis de décaisser 7 milliards pour aider les hôpitaux sénégalais à éponger une partie de leurs dettes globales qui tournent autour de 15 milliards. Mais aujourd’hui encore, aucun pas n’a été franchi dans ce sens.
C’est pourquoi, les syndicalistes du secteur de la santé n’ont pas manqué d’exprimer leur inquiétude quant à la prise en charge réelle de la dette des hôpitaux sénégalais. En conférence de presse hier au siège de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) sis au Front de terre, le Bureau exécutif régional (Ber) de Dakar du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) s’est dit choqué par cette inertie de l’Etat du Sénégal en vue de sortir les hôpitaux de l’ornière. ‘Jusque-là, aucun franc n’a été injecté pour l’épongement de la dette des hôpitaux qui traversent une crise à la fois structurelle et conjoncturelle’, a regretté le secrétaire général du Ber-Sutsas Dakar, Abdou Dièye.
Le face-à-face avec la presse a surtout été une occasion pour le Bureau exécutif régional de Dakar de déplorer les engagements non respectés par l’Etat. Il s’agit, notamment du protocole du 23 janvier 2008 signé entre le gouvernement et les syndicats de santé. Ce protocole prévoyait le recrutement des agents de l’ex-Programme de développement intégré de la santé (Pdis). En effet, l’Etat avait, dans les termes de l’accord, prévu d’intégrer ces agents qui sont au nombre de 125 dans la fonction publique. Il en est de même du recrutement des 182 agents de l’Hôpital général de Grand Yoff (Hoggy ex-Cto). Selon le secrétaire général du Syndicat autonome de la santé (Sas), Saliou Faye Daff, venu assister à ce point de presse, le recrutement de ces agents épargnerait un montant de 750 millions par an à Hoggy. Parce que ces agents seraient dès lors pris en charge par l’Etat pour leurs salaires. Dans ce lot des accords non respectés, Abdou Dièye et ses camarades évoquent aussi le recrutement des agents de santé communautaire, le statut du personnel des établissements publics de santé, le payement régulier du fond de motivation et l’érection des centres de santé en hôpitaux de niveau 1.
En ce qui concerne ce dernier point, le Ber Sutsas de Dakar dit ne pas comprendre qu’un centre de santé, qui fait un chiffre d’affaires de 20 à 26 millions par mois, ne soit pas érigé en hôpital de niveau 1. C’est le cas des hôpitaux Nabil Choucair, de Roi Baudoin, de Youssou Mbargane de Rufisque… Selon les syndicalistes, l’érection des centres de santé en hôpitaux de niveau 1 permettrait d’équiper ces centres de santé et de combattre la mortalité maternelle et néonatale. Ce changement de statut permettrait également, poursuivent les camarades de Abdou Dièye, de recruter le personnel de ces centres de santé et de les payer des salaires décents.
Interpellés sur le cas de l’hôpital Abass Ndao, qui traverse une crise insoutenable, les syndicats de santé estiment que l’établissement sanitaire doit être dorénavant géré par le ministère de la Santé. ‘Il n’y a aucune raison que cet hôpital reste entre les mains de la mairie de Dakar’, disent-ils. Par ailleurs, le Ber Sutsas de Dakar s’est réjoui du plan d’action mené jusqu’ici et exhorte les membres à une grande mobilisation. Ainsi, il appelle les agents à se mettre en ordre de bataille en vue du respect du protocole d’accord. Walfadjri |
