SUTSAS - Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l'Action sociale

Prise en charge médicale des paysans : Wade propose une cotisation sociale de tous

Prise en charge médicale des paysans : Wade propose une cotisation sociale de tous les citoyens
 

Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a proposé, hier, une cotisation sociale de tous les citoyens pour la prise en charge des paysans et autres personnes vulnérables. C’était au cours de l’ouverture des Assises de l’action sociale, organisées du 5 au 8 août 2008 par le ministère de la Famille, de la Solidarité nationale, de l’Entreprenariat féminin et le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas).

Juste avant l’arrivée du président à 11heures, les femmes rivalisent de prestance. Des ovations accompagnent l’arrivée des personnalités venues prendre part à la cérémonie d’ouverture des Assises nationales de l’action sociale, organisées par le ministère de la Famille, de la Solidarité nationale, de l’Entreprenariat féminin et de la Microfinance et le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale. Des pancartes renseignent sur la localité d’origine de ces femmes. Les membres des associations de personnes handicapées visées en majorité par les Assises ne sont pas en reste. Si certains s’appuient sur des béquilles pour accéder à la salle, d’autres entrent à bord de fauteuils roulants. Leur situation ne semble pas être étrangère à la sobriété qui s’est vite emparée de la salle à l’arrivée du président, rythmée par des acclamations. Après le mot de bienvenue du secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sytsas), le président de la République s’adresse à l’assistance, mettant en exergue le modèle africain basé sur la solidarité. « Il nous faudrait abandonner la forme dégradée que constitue l’assistance pour une aide conduisant à l’autonomisation des familles et des communautés », déclare-t-il, rappelant des propos tenus devant ses étudiants. « J’avais l’habitude de dire à mes étudiants sur mes cours sur la répartition des revenus nationaux que le modèle occidental ne convient pas au modèle africain. En effet, en Europe, une fois le revenu produit, les travailleurs, le producteur et l’Etat prennent leurs parts. En Afrique, il y a une deuxième répartition qui vient immédiatement après la première. Il s’agit de l’argent dépensé sans aucune justification économique à travers l’appui aux parents. Cela fait que nous n’avons pas de possibilité d’épargne », fait-il remarquer.

Le chef de l’Etat a invité les organisateurs des Assises à travailler dans un recadrage de la politique d’action sociale. Ce qui pourrait être un compromis dynamique entre les intérêts des acteurs pour le contrôle des orientations d’une société à l’ère de la globalisation, selon le président. Il propose une cotisation sociale de tous les citoyens pour couvrir la prise en charge sociale des paysans. « Le montant serait de 1 000 F par personne par an. Les femmes sont des agents dans cette notion de solidarité sociale. Les sommes qui seront recueillies seront considérables. Elles pourraient avoisiner 12 milliards de Fcfa », indique-t-il. Une telle initiative permettrait de garantir l’accès aux médicaments à tous les paysans, a dit Me Wade qui souligne que les enfants abandonnés pourraient être pris en charge. Toutefois, avertit Wade : « le monde d’aujourd’hui n’est pas celui du 13ème siècle.

Nous devons regarder dans notre société ce qui ne va pas. Avoir 5 ou 20 enfants, les jeter dans la rue et prendre chaque fois une nouvelle femme, ce n’est pas normal ». Pour le chef de l’Etat, cette situation de la société doit pousser tout le monde à réfléchir. Mais Me Wade semble compter sur les femmes pour la réalisation de sa proposition. « Il nous faut une assurance globale générale pour que chaque citoyen de ce pays soit assuré d’être pris en charge par la société. Faisons du Sénégal une tontine nationale », lance-t-il.

Le président a demandé que le dispositif global de prise en charge des enfants en difficulté soit revisité en allant dans le sens d’une responsabilisation des familles. Il dit espérer que les parents vont progressivement gagner de l’argent pour prendre en charge leurs enfants dans les écoles. Ce qui serait une charge de moins pour le secteur de l’éducation.

Recentrer la politique d’action sociale

Le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas), Mballo Dia Thiam, a regretté l’envahissement du secteur de l’action sociale par « des braconniers », des gens qui, selon lui, utilisent ce secteur pour des objectifs non conformes à ceux des couches vulnérables. C’est pourquoi il a appelé à un recentrage de ce domaine afin de mieux faciliter la gestion des couches vulnérables.

A cet effet, M. Thiam a plaidé pour une présence des travailleurs sociaux dans les instances de décision pour éclairer les leaders sur les changements de la société, saluant l’acceptation par l’Etat des assises nationales de l’action sociale, une revendication syndicale vieille de 26 ans qui permettrait de faire « un diagnostic sans complaisance » de l’action avec notamment la venue de 125 délégués envoyés par les régions. Revenant sur la politique d’action sociale au Sénégal dans un document mis à notre disposition , le ministre de la Famille, de la Solidarité nationale, de Entreprenariat féminin et de la microfinance, Mme Awa Ndiaye, a indiqué que les changements intervenus au Sénégal à partir de 1998 n’ont pas permis à l’action sociale d’assurer pleinement ses fonctions d’autonomisation des catégories sociales défavorisées et de réduction de la fracture sociale dans le cadre du projet global de développement durable, mais plutôt à son maintien dans sa fonction d’assistance sociale et de gestion résiduelle de l’exclusion.

Selon le ministre, l’analyse diagnostic de la situation des groupes sociaux vulnérables et l’exploitation des différents bilans annuels de la direction de l’action sociale laissent entrevoir des problèmes et contraintes qu’il convient de résoudre. Cette résolution se fera, à l’en croire, en relation avec « les partenaires sociaux afin de permettre au ministère en charge de la protection sociale de remplir ses nouvelles missions relatives à la gestion des attentes sociales des catégories sociales défavorisées ».



07/08/2008
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