SUTSAS - Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l'Action sociale

HÔPITAL DE KAOLACK : Le nouveau directeur face aux urgences

Après la démission d’Ambroise Thiakane réclamée par les syndicats qui ont paralysé pendant plusieurs mois le fonctionnement de l’hôpital régional de Kaolack, un nouveau directeur a été nommé sur proposition du Conseil d’administration de l’hôpital présidé par Mme Mata Sy Diallo.

Pathé Guèye, le nouveau directeur de l’hôpital régional de Kaolack n’est pas en terrain inconnu puisqu’il a occupé la fonction de directeur administratif et financier du Centre hospitalier régional El Hadji Ibrahima Niasse. Il est ainsi au fait des difficultés que rencontre l’hôpital de Kaolack et qui ont valu aux travailleurs d’aller en grève. Mais, il pourra alors compter sur le soutien du Conseil régional dont la présidente Mme Mata Sy Diallo s’est engagée à éponger des dettes de la structure.

Tout comme le ministère de la Santé et de la Prévention qui, par la voix du directeur des Ressources humaines, qui a assisté à l’Assemblée générale de l’Intersyndicale qui a sanctionné la levée du mot d’ordre de grève, a réitéré l’engagement ferme à trouver une solution à la requête des travailleurs, demandant, en outre, la mise à disposition de la structure hospitalière de 21 millions de francs en médicaments dont des réactifs, selon un des responsables de l’Intersyndicale Mbaye Kébé.

On a aussi noté la présence à cette Ag d’une délégation nationale de l’Intersyndicale de la Santé conduite par Mballo Dia Thiam.

Devoir de responsabilité et de prise de conscience

Mais, maintenant qu’ils ont obtenu la démission qu’ils avaient réclamée du désormais ex-directeur, Ambroise Thiakane, les travailleurs de l’hôpital régional El Hadji Ibrahima Niasse de Kaolack doivent se résoudre à prendre conscience de leurs responsabilités.

Un devoir qui leur est imposé, car les nombreux malades qui fréquentent la structure sanitaire n’en seront que satisfaits. Le personnel soignant regroupé au sein de l’Intersyndicale composée du Sutsas, du Syntras, du Sames et de la Cnts/Santé avait carrément déserté les pavillons plus d’une dizaine de jours, laissant la structure hospitalière avec ses nombreux malades. Mieux, les grévistes n’ont pas respecté le service minimum comme l’exige une telle situation. Ce qui est grave. La preuve, les agents qui assurent le service de la morgue étaient presque tous en grève. Ce qui avait poussé les parents de malades décédés à fracturer les portes pour récupérer les corps de leurs parents. Les images diffusées par une chaîne de télévision de la place ont mis tous ceux qui les ont suivies en émoi. Y compris l’ancien directeur de l’hôpital Ambroise Thiakane, qui se trouvait en ce moment à Dakar pour la signature d’un nouveau contrat avec la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) pour la dotation en médicaments pour une valeur de 40 millions de FCfa.

Personne ne peut résister à une telle horreur. C’est inadmissible face à des vies de malades en danger faute de personnel soignant. Dans tous les cas, l’histoire retiendra que ces agents de Santé ont été à l’origine de beaucoup de morts dans leur hôpital. Puisque depuis le début de leur grève, le constat d’une recrudescence des décès a été fait faute d’assistance à personne en danger. Avaient-ils alors vite fait d’oublier qu’ils ont prêté serment au sortir de leur formation en jurant devant Dieu d’accomplir leur devoir : un devoir de responsabilité et de prise de conscience citoyenne.

Défi majeur

Une préoccupation majeure à laquelle devra faire face le nouveau directeur, Pathé Guèye. Un grand défi ajouté aux difficultés que traverse l’hôpital et qui sont liées, selon les syndicats, à des ruptures fréquentes de médicaments, un manque de matériel adéquat pour les différents services spécialisés. Il y a aussi les charges de personnel trop élevées (près de 300 agents qui ont tous des primes et autres avantages en plus de leurs salaires) qu’il ne faudrait pas occulter en amont.

Alors qu’en aval, les ressources financières sont insuffisantes. Un budget d’un peu plus de 450 millions pour des besoins évalués à près de 710 millions annuellement. D’où un gap important difficilement insurmontable, compte-tenu des maigres recettes propres (405 millions annuellement) de la structure. Les prix pratiqués à El Hadji Ibrahima Niasse sont des plus bas de tous les hôpitaux du pays. Le taux élevé de pauvreté des ménages kaolackois en est la cause, comme nous l’a expliqué récemment, la présidente du Conseil régional de Kaolack, Mme Mata Sy Diallo, Pca de la structure sanitaire. Elle ne finit jamais de tirer la sonnette d’alarme pour des mesures d’urgence en direction du centre hospitalier.

Mohamadou SAGNE



19/03/2008
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