La Marche à Dakar, selon "Le Soleil"
SECTEUR DE LA SANTE : Les travailleurs protestent contre le non-respect des accords de 2006 |
(Le Soleil) Les travailleurs du secteur de la Santé sont descendus dans la rue pour exiger le respect des accords signés le 5 mai 2006 entre les syndicats du secteur de la Santé et le gouvernement. Au terme de la marche de protestation, les syndicalistes ont annoncé une grève générale, les 17, 23 et 24 janvier prochains, si un consensus n’est pas trouvé d’ici là. Les travailleurs de la Santé sont sortis hier dans la rue. Habillés de leur blouse pour les uns et en tenus habituelles pour les autres, ils ont arpenté les Allées du Centenaire en scandant : « Il faut sauver le système de Santé », « Il faut un financement conséquent pour les hôpitaux ». La progression vers la Rts est ponctuée par les interventions des représentants syndicaux, soit pour haranguer la foule, soit pour expliquer les bien-fondés de leurs revendications. « Nous demandons les assises de l’action sociale. Car, nous voulons leur donner une feuille de route. Tous les Sénégalais ont droit à l’accès à l’action sociale. Nous voulons une action sociale préventive et non curative », lance le secrétaire régional de la fédération de Santé, Abdoulaye Dièye. La panoplie de pancartes soulevées par les marcheurs résume les points essentiels de la plate-forme revendicative de la fédération. Mais tout cela est résumé par la pancarte du milieu sur laquelle, il est inscrit : « Le respect des accords signés le 5 mai 2006 ». C’est le non respect de ces accords qui a poussé les travailleurs à investir la rue. « Nous demandons au gouvernement de respecter les accords. C’est tout ce que nous réclamons », ne cesse de rappeler Saliou Daff, le secrétaire chargé de l’organisation à la Fédération des syndicats de la Santé. De temps à autre, Daff convie ses collègues à lever les mains en signe de victoire. Mais, aux curieux et autres passants, il lance « le but de cette marche, c’est de rendre performant notre système de Santé », comme entre autres, pour expliquer le relèvement du niveau de recrutement à l’Ecole nationale de développement socio-sanitaire (Endss). Il s’agit-là, pour notre pays, de se conformer aux autres pays de la sous-région, clame-t-il. A en croire les syndicalistes, le Sénégal est l’un des rares pays en Afrique de l’Ouest où les infirmiers d’Etat sont recrutés avec le Bfem. Sur la palette des revendications d’amélioration des prestations, figurent l’érection des structures en hôpitaux de niveau 1 et la répartition équitable des subventions allouées aux hôpitaux de niveau 3, la régularité du paiement des indemnités. « Les critères d’attribution des subventions aux hôpitaux doivent se faire selon, l’accessibilité géographique, l’importance de la prise en charge des cas sociaux. Pour un hôpital comme Le Dantec, qui reçoit 1,5 milliard, la subvention doit passer à 4 milliards, parce que cette structure accepte de prendre en charge plusieurs cas sociaux », a laissé entendre Abdoulaye Dièye. Les représentants des syndicats estiment à environ une dizaine de milliards, les dettes de tous les hôpitaux du Sénégal. Cette ardoise, soutiennent les camarades de Gallo Dia Thiam, ralentit le fonctionnement de certains Etablissements publics de Santé. Au fur et à mesure que l’on s’approche de la Rts, la foule devenait de plus en plus compacte. Mais aussi, le chargé de l’organisation ne cessait de répéter que cette marche est un avant-goût du mouvement d’humeur qui va s’emparer des hôpitaux, les 17, 23 et 24 janvier prochains. « Il y aura grève le 17, 23 et 24 janvier prochains », revenait comme un refrain au milieu de ce beau monde. De temps à autres, on entendait aussi, cette phrase : « Il faut l’intégration dans la Fonction publique des travailleurs de l’ex-Cto ». La marche prendra fin devant les grilles de la Rts. |