Grève suivie : Service minimum assuré
SENEGAL-SANTE-GREVE
17/01/2008 16:17 GMT
Dakar, 17 jan (APS) - Une partie du personnel médical de plusieurs hôpitaux dakarois visités par l'APS était jeudi en place pour dispenser les soins aux patients, malgré le mot d'ordre de grève de vingt-quatre heures lancé par la Fédération des syndicats de la santé et de l'action sociale.
Ainsi, en raison de l'absence de plusieurs grévistes, le service minimum est généralement de rigueur dans plusieurs structures sanitaires.
Ainsi, au service de neurologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Fann, plusieurs membres du personnel ont répondu à l'appel à la grève de leur organisation syndicale pour protester contre le non-respect par le gouvernement d'un protocole d'accord signé en mai 2006.
''Je suis en compagnie d'un malade interné au service de réanimation. On s'occupe bien de lui'', confie Ndela Ndoye aux journalistes priés d'aller se renseigner auprès du service de la communication de l'établissement sanitaire pour toute information relative à la grève.
''La grève est massive. Rien ne fonctionne'', tranche un homme en blouse blanche, arpentant les escaliers de l'immeuble pour se dérober aux questions des reporters.
''On dirait que les gens sont en fête'', commente une dame pour marquer sa surprise devant la présence de quelques personnes seulement dans les couloirs du service de neurologie. Vainement, elle cherche à trouver une personne, à même de la mettre sur la piste d'un parent interné depuis mercredi.
''Depuis que je suis étudiant, j'ai toujours été là. Je n'ai jamais été en grève. Je n'irai jamais en grève, je ne me suis pas même pas syndiqué'', explique, pour sa part, Mansour Ndiaye, chef du service de neurologie du CHU de Fann.
Quoi qu'il en soit, les couloirs de plusieurs services de l'établissement ont rompu avec les ruées habituelles de malades et de proches venus à leur chevet.
Devant un immeuble abritant le service des maladies infectieuses, plusieurs personnes, des proches et parents de malades, ont élu domicile.
‘'Je n'ai aucune idée de cette grève. J'ai payé les médicaments prescrits à un parent interné ici, et je les ai remis au personnel soignant. Mais je n'ai aucune nouvelle, ce matin, du malade'', commente un vieil homme.
A l'intérieur du bloc des maladies infectieuses, quatre hommes en blouse blanche s'affairent autour d'un arsenal de matériel médical, écoutant religieusement les explications d'un des leurs. D'autres membres du personnel s'emploient à dispenser des soins aux patients.
A l'hôpital Abass Ndaw, les opérations chirurgicales ont souffert de l'absence d'une partie du personnel. ‘'L'équipe est amputée. Nous ne pouvons pas procéder à des opérations car des membres du personnel dont des anesthésistes sont absents'', fait savoir un médecin rencontré à la maternité de l'hôpital.
''Le service minimum est assuré. Les médecins sont tous là. Les soins sont dispensés. Mais ceux qui devaient être opérés aujourd'hui ne l'ont pas été. Nous sommes là, mais seuls nous ne pouvons pas procéder à des opérations (chirurgicales)'', a renseigne le médecin-chef, le docteur Assi.
''Seules, ajoute-t-il, les césariennes sont assurées par les médecins qui ne sont pas partie prenante de cette grève. Les demandes d'urgence aussi sont tout de suite satisfaites''.
''Ils sont peut-être en train d'observer une pause'', croit savoir un jeune homme au moment où aucun membre du personnel soignant n'était présent dans un service de Le Dantec. Seuls y étaient les malades et quelques uns de leurs parents.
''Tous les médecins sont là'', confie un agent de santé. ‘'Allez voir. Si c'est urgent, ils (les laborantins) vont vous soulager. Ils sont en grève'', dit-il, s'adressant à une dame.
''Nous avons reçu peu de malades même si une partie du personnel est là'', selon Diomde Simon, un infirmier vaquant à ses préoccupations. Certains de ses collègues s'affairent autour de plusieurs enfants, à la pédiatrie de Le Dantec.
Au service de réanimation du même hôpital, comme à la pédiatrie, les soins sont dispensés aux patients. ‘'Les urgences sont prises en charge'' malgré l'absence d'une partie du personnel, si l'on en croit l'infirmier d'Etat Babacar Diop.
Ce mouvement de grève, deuxième acte d'un premier plan d'action, intervient après la marche organisée mardi par la structure syndicale.
Le financement du système de la santé, le statut des personnels des EPS (établissements publics de santé), le relèvement au niveau du baccalauréat pour l'entrée à l'Ecole nationale de développement sanitaire et sociale (ENDSS), l'érection des centres de santé en hôpitaux de niveau 1 sont les principales revendications des agents en grève.
ESF/CTN