A L'occasion du 8 Mars 2009 : Unité syndicale par le genre
UNITE SYNDICALE PAR LE GENRE
FORMES & PROBLEMATIQUE ACTUELLES
DE L’UNITE SYNDICALE
I. HISTORIQUE
Avec l’expansion de la révolution industrielle, se forma, d’abord en Grande – Bretagne puis dans le reste de l’Europe, une classe ouvrière que des conditions de travail extrêmement dures placèrent dans une situation de misère extrême : journées de travail de plus de douze 12 heures, salaires dérisoires, fréquence des accidents du travail, travail des femmes et des enfants, vieillesse, invalidité, pas de cotisations sociales, conditions de logement précaires …etc.
L’écrivain britannique du XIXème siècle, Charles DICKENS, a décrit dans une de ses œuvres la sur – exploitation et immortalisé la misère vécue par la classe ouvrière : journées de travail de plus de douze heures, maigreur de salaires, travail des femmes et des enfants, fréquence des accidents du travail, conditions de logement précaires.
Dès 1855, un groupe de proscrits européens exilés à Londres, à la tête desquels se trouvaient les Allemands Karl MARX et Friedrich ENGELS (exilés politiques après avoir fui l’Allemagne pour leur rôle dans la révolution de février 1848 et célèbres auteurs du Manifeste du Parti communiste) et le russe BAKOUNINE (proscrit échappé des prisons tsaristes) fondèrent la première organisation internationale de travailleurs, l’Association Internationale qui éclata à la suite de dissensions.
Mais ce n’est qu’en 1864 que les Trade Union Congress (syndicats britanniques) créèrent avec des ouvriers français comme Eugène VARLIN (qui s’illustra dans l’insurrection populaire parisienne de
L’Internationale ouvrière ou IIème Internationale ou encore Internationale socialiste fut, elle, créée à Paris en 1889 à l’initiative de Karl MARX, Friedrich ENGELS et des partis socialistes européens.
On voit que l’Internationale socialiste qui existe toujours a d’abord été fondée par des militants syndicaux !
Des personnes de bonne volonté, émues de la situation de la classe ouvrière européenne, s’attachèrent aussi à élaborer un cadre légal international destiné à protéger les travailleurs et à améliorer leurs conditions de travail et d’existence. C’est ainsi que fut créé après diverses tentatives le Bureau de la législation sociale internationale qui peut être considéré comme l’ancêtre de l’OIT.
Ainsi, avec la naissance de l’OIT, mise en place par le Traité de Versailles (1919) qui mit fin à la première guerre mondiale, les travailleurs disposèrent d’une tribune dans une institution du Système des Nations Unies.
Le mouvement syndical international s’était alors déjà structuré sur une base idéologique et de classe sous l’effet :
- de la création de
- de la fondation de l’Internationale Socialiste à laquelle s’affilièrent les partis socialistes rétifs à suivre la ligne révolutionnaire comme
- la branche chrétienne du mouvement ouvrier et syndical qui s’est identifiée aux positions défendues par le Pape Léon XIII dans l’Encyclique Rerum novarum (1891) énonçant les principes généraux de l’Eglise catholique (participation, égalité humaine, solidarité, subsidiarité, bien commun). Traitant de la question du syndicalisme et des ouvriers, cette encyclique est le fondement de la doctrine sociale de l’Eglise.
En 1919, les syndicats des pays vainqueurs ou neutres, soit 16 pays avec 53 délégués, reconstituent la FSI au Congrès d’Amsterdam. La nouvelle Internationale recentra ses activités dans le cadre de l’OIT et de la Société des Nations.
Après la révolution d’octobre 1917 en Russie, se créa, sous l’impulsion de l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) qui venait de se former, une nouvelle Internationale syndicale appelée Internationale syndicale Rouge (ISR) regroupant les centrales syndicales d’orientation communiste. C`est ainsi que
A la fin de la seconde guerre mondiale les 3 courants précédemment cités se sont reconstitués dans :
-
-
-la Confédération Mondiale du Travail qui a succédé à l’ancienne CISC regroupant les syndicats d’obédience chrétienne : elle était surtout forte en Amérique latine et dans certains pays asiatiques et européens. Elle a été la porte – drapeau de la doctrine sociale de l’Eglise sur les syndicats et le monde ouvrier consacré par l’Encyclique Rerum novarum du Pape Léon XIII en 1891.
Plusieurs éléments expliquent la décision prise par
La FSM, désertée aujourd’hui par la majorité des syndicats de l’ex – bloc socialiste et des syndicats dits progressistes, n’est plus aujourd’hui que l’ombre d’elle – même.
Cependant les efforts d’organisation au plan international ne datent pas seulement des lendemains de la IIème guerre mondiale.
En effet, dès la fin du XIX siècle, des fédérations d`industrie s’organisent en Secrétariats professionnels internationaux (SPI) ; leur objet principal étant de créer et d`organiser la solidarité internationale en cas d`action de grève dans une branche déterminée. Certains SPI ont même fusionné comme ce fut le cas de la fédération internationale des mineurs en 1912.
Au niveau africain et sous – régional, des tentatives de regroupement se sont aussi opérées selon diverses modalités.
L’OUSA qui, du fait de sa position par rapport à l’OUA, n’a pas, pour des raisons politiques, pu jouer un rôle d’impulsion ni contribuer à un renforcement du mouvement et des droits syndicaux en Afrique.
L’ORAF et l’ODTSA, branches régionales des défuntes CISL et CMT qui ont fusionné en novembre 2007 au Congrès d’Accra dans
Enfin, l’OTAO (Organisation des Travailleurs de l’Afrique de l’Ouest) regroupait initialement les organisations syndicales ouest – africaines, principalement celles des pays du Conseil de l’Entente (Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Burkina Faso et Niger) n’a jamais pu jouer un rôle significatif ni fédérateur même si elle a été rejointe par les principales centrales syndicales des pays anglophones comme le Ghana Trade Union Congress
II. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Sous la poussée d’un ensemble de facteurs comme la chute des régimes politiques fondés sur la propriété collective des moyens de production et la planification, les nouvelles formes d’organisation du travail et méthodes de production, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’implantation des entreprises multinationales et la généralisation de modes de consommation de plus en plus uniformisés, l’économie s’est mondialisée depuis la fin des années 70.
A ces tendances lourdes qui induisent la mise en place de grands ensembles territoriaux, politiques, économiques, le mouvement syndical international a décidé de répondre par la mise en place d’un large cadre avec le Congrès de Vienne qui a vu la fusion de
L’unité des organisations syndicales a été imposée par la nécessité de constituer un front international de défense destiné à mettre en place les conditions légales de la protection des travailleurs et de mettre fin à la surexploitation.
Au Sénégal, les organisations syndicales ont constitué deux grands ensembles que sont l’Intersyndicale et le Front Unitaire en lesquels se répartissent d’ailleurs les 5 organisations nationales affiliées à
Les réalités d’un monde global impose aujourd’hui d’élargir, toutefois sans ôter au syndicalisme la dimension de combat pour la justice sociale, le progrès et le bien – être commun, la nécessité d’en élargir la vision pour l’engager dans la défense d’un projet de transformation sociale. Cette vision a nécessairement à voir avec le politique compris comme institution et pouvoir.
Paradoxalement ; au moment où la tendance vers l’unification s’affirme de plus en plus ailleurs; on assiste à un émiettement du mouvement syndical en Afrique en général et au Sénégal en particulier. Effectivement, la dynamique de la scission semble s’emparer des syndicats, ceci grève lourdement la performance des cadres de lutte et entame leur crédibilité auprès des travailleurs de plus en plus démotivés.
L’unification est inscrite théoriquement dans l’orientation des centrales syndicales cependant sa mise en oeuvre tarde à se matérialiser pour des questions de leadership et c’est ce qui explique la floraison des centrales syndicales.
La synergie des réflexions et un rapport important de force d’action s’avèrent incontournable pour la satisfaction des revendications et même pour la survie des syndicats quand on sait que trop de luttes improductives peuvent entraîner une léthargie au sein des travailleurs. Avec la volonté de neutraliser la force syndicale, les gouvernants émiettent les organisations en appliquant la politique de diviser pour régner. C’est de bonne guerre !
Cependant, il faut saluer l’effort d’unification de certains bailleurs tel que la Fondation Ebert, qui déroulent des plans d’action réunissant dans un même cadre les militants de l’UNSAS, de la CSA, et de la CNTS (voir protocole en annexe).
Les départements Genre et équité avec leurs différents partenaires arrivent à réunir les femmes des organisations syndicales de base autour des questions qui les préoccupent.
III. UNITE DES SYNDICATS SELON LE SECTEUR PROFESSIONNEL
1. SANTE ET ACTION SOCIALE
Les travailleurs du secteur de la santé et l’action sociale ont senti la nécessité de créer un cadre unitaire de concertation et de lutte. Ainsi est née la « Fédération des Syndicats de
SUTSAS : Syndicat Unique des Travailleurs de
SAS : Syndicat Autonome de
SYNTRAS : Syndicat des Travailleurs de
SUDTM/SANTE : Syndicat Unique des Travailleurs Municipaux/Santé
CNTS/SANTE : Confédération Nationale des Syndicats du Sénégal/ Santé
Le SAMES (Syndicat Autonome des Médecins du Sénégal) partant au départ s’est rétracté sur recommandation de sa base qui demande un temps de réflexion.
Le Secrétariat Exécutif Fédéral de le FSSAS est composé par les secrétaires généraux des différents syndicats qui doivent travailler sur la base d’un consensus sur la mise en place d’une plate-forme revendicative commune. L’autorité est informée de la création de ce nouveau cadre et la vulgarisation est bien accueillie au niveau de la base car étant une directive de congrès.
Pour son fonctionnement, une conférence des secrétaires généraux se tient une fois par mois et en session extraordinaire à chaque fois que de besoin.
Qu’apporte
Un important pouvoir de négociation avec une expertise indéniable par la synergie des expériences et une organisation fortifiée par un noyau de personnes ressources responsables de l’action et de l’information
La force du nombre avec une augmentation du membership et un bon maillage du territoire national
Un engagement pour une politique de développement dans la satisfaction des besoins sociaux après son premier rôle de défenses des intérêts matériaux et moraux des travailleurs.
Ainsi les plans d’action décrétés par
Des commissions de suivi des accords sont mises en place pour veiller à l’application et la conservation des acquis des travailleurs de
2. ENSEIGNEMENT
Depuis quelques années, le mouvement syndical enseignant dont la configuration a beaucoup changé du fait des corps émergents issus des recrutements massifs qui ont commencé à partir de
L’émiettement du mouvement a imposé aux divers syndicats de cette branche de s’unir pour aboutir. C’est la raison d’être de l’Intersyndicale de l’enseignement dont la principale tare semble se situer au niveau de la cohésion et de la stabilité du groupe.
Le protocole d’accord de l’intersyndicale de l’enseignement a été élaboré en vue de servir de feuille de route mais il mérite d’être révisé pour une meilleure adaptation au contexte actuel de l’éducation nationale.
L’objectif serait d’aller vers une fédération des syndicats de l’enseignement à l’instar de la FSS qui connaît quelques remous mais qui a pu transcender la question de leadership. Aujourd’hui, plane sur l’éducation, le risque de syndicats sectaires (syndicat des enseignants de l’élémentaire, du secondaire, du privé, du supérieur, des contractuels, des corps émergents…….) avec ses méfaits dans la force de négociation. Les gouvernants ont si bien compris le jeu, qu’ils ont morcelé les niveaux de prise de décision, amenant ainsi que les luttes ne puissent être unitaires et donc inefficaces pour l’obtention d’acquis.
3. ENERGIE
Ici aussi s’est formée une Intersyndicale autour du SUTELEC et du SYNTES dans une branche en pleine crise
Le SUTELEC a eu à appuyer une grève des travailleurs de la santé amenant les autorités à ouvrir des négociations (grève sutsas 1993) avec des délais très brefs. Cela a valu des répressions à des dirigeants, état de fait qui avait entraîné une unification, certes précaire mais d’action très efficace, avec un bon maillage sur tout le territoire national de toutes les organisations de base de la centrale UNSAS. Ces actions ont beaucoup participé à la massification de la centrale d’où le slogan : UNSAS DOOLE !!!
4. AUTRES BRANCHES
Des Intersyndicales se sont formées dans le secteur des postes & télécoms, à Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour Rejoignez les 36 autres membres
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