SUTSAS - Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l'Action sociale

REPONSE DE MBALLO DIA THIAM A SAFIETOU THIAM

Dans un contexte marqué par des menaces d'une nouvelles paralysie du système sanitaire du Sénégal du fait de la non application par l'Etat des accord qu'il avait signé avec la fédération des syndicats du secteur de la santé, le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas), Mballo Dia Thiam, évalue ici la situation du front social en milieu hospitalière. Estimant que  certaines attaques relèvent d'un débat de bas étage, M. Thiam avertis que si l'Etat ne respecte pas ces engagements, il sera loisible à sa structure syndicale de définir un plan d'action à tous moment.

LE POPULAIRE du 17 Juillet 2008

Madame le ministre de la santé considère que vous et votre syndicat, êtes les principaux perturbateurs du secteur de la santé. Que répondez-vous à ces accusations ?   

C'est presque de la provocation. Je pense que c'est de la provocation mais le propos n'est pas là. Nous considérons que nous en tant que syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale nous avons un agenda très précis. Nous avons été élu en congrès et nous avons une feuille de route bien claire. Maintenant comme je le dis assez souvent nous sommes inscris dans une logique, c'est un syndicalisme de combat, de collaboration et nous nous sommes toujours érigé en sentinelle. Je peux dire que tous ce qui a été acquis dans la santé connaît touche du Sutsas. Nous sommes en tout cas très heureux d'être cité comme des sentinelles du secteur. En ce qui concerne madame le ministre de la santé, nous n'avons pas de problème personnel avec elle. C'est pourquoi nous ne répondrons pas à ces attaques crypto-personnelles. Parce qu'il faut assez de hauteur pour voir que les enjeux du secteur de la santé sont ailleurs. Nous ne verserons pas donc dans ces débats de bas étages. Nous convions simplement l'autorité à voir dans le protocole d'accord jusqu'ici ce qui a été fait et ce qui ne l'a pas été. Je rappelle que c'est la constitution qui nous donne le droit de revendiquer et de négocier. A ce titre nous avons le devoir de dénoncer le non-respect des engagements de l'Etat voir d'aller en grève si nécessaire pour l'application des accords. Nous sommes également en droit de déterminer à tous moment les formes de notre lutte. Il appartient maintenant à l'autorité0 qui a signé les accords de les respecter.

Pourquoi à votre avis, vous êtes donc désigné du doigt ? 

A chaque fois que nous avons revendiqué, à chaque fois que nous sommes venu à la table de  négociation, nous sommes venu avec un argumentaire pertinent. Mais malheureusement on nous a jamais suivi. Quand l'autorité se rend compte que rien n’a été fait, on procède à la diabolisation des responsables syndicaux et à la stigmatisation etc. Nous ça ne nous dérange pas. Tous ce que je fais personnellement c'est dans un cadre participatif. C'est même insulter le Sutsas que de dire qu'il n'y en que Mballo Dia Thiam dans le syndicat qui décide pour tous le monde. Ce n'est pas sérieux.  

Reconnaissez que vous avez émis des menaces à peine voilées de grève ?

Ce que l'autorité ne sait pas, c'est que la réunions du bureau exécutif que je convoqué le 08 août prochain est une rencontre normale qui est prévue. Maintenant elle se tiendra dans un contexte assez particulier avec les accords signés et non respectés par l'Etat depuis six mois. ça sera justement au bureau exécutif national de se prononcer sur ces questions et qui décidera d'un plan d'action. Si le bureau exécutif décide d'aller vers des positions plus radicales, c'est le comité exécutif, l'instance suprême entre deux congrès qui est convoqué. Cette instance se réunie tous les six mois et quand la situation l'impose.

Que reprochez-vous aux autorités étatiques ?

Aujourd'hui ce que nous disons, c'est clair. C'est le secrétariat permanent qui a évalué. Six mois après la signature desdits accords, on s'est rendu compte que rien n’a bougé. Il faut le reconnaître sur le cas des agents de l'ex-CTO rien n’a bougé alors que l'Etat à racheté l'ex Cto depuis 1996. A ce jour ce personnel a un statut hybride. Personne ne sait ce qu'il en sera pour ces derniers demain quand ils atteindront l'âge de la retraite. Parce que ce sont des agents de l'Etat qui n'émarge pas au Fond national de retraite. Ils auraient dus bénéficier de la couverture sociale comme tous les agents de l'Etat. De 23 janvier 2008 au 23 juin 2008, ça fait déjà 6 mois. Pourquoi ces travailleurs devraient-ils attendre pour entrer dans leurs droits ou êtres considérés comme des agents de l'Etat. L'autre question c'est pourquoi les agents de l'ex Programme de développement intégré de la santé (Pdis) qui travaillent dans les arcades doivent vivre tous les deux mois dans la hantise de l'attente d'un salaire. Et même aujourd'hui, j'ai réglé un problème de salaire d'un agent de l'ex Pdis. Pourquoi eux, ils ont leur salaire chaque fin du mois avec tous les avantages alors que ces agents doivent vivre cette psychose. Pour les deux autres dossiers, c'est d'abord le cas du personnel communautaire. Vous l'avez vu on continu de les exploiter dans les centre de santé et dans certains hôpitaux. Hors ce que nous avons demandé pour régler leur situation est très facile. Il s'agit d'ériger les centres de santé en hôpitaux de   niveau N°1. Ce qui permettrait la présence du trésor public dans un centre de santé pour l'assainissement de la gestion et la contractualisation de ce personnel. L'Etat pourrait se décharger sur un conseil d'administration et régler définitivement le cas de ce personnel. Je pense que c'est sur ces questions qu'on a interpellé madame le ministre de la santé, madame le ministre du travail et le Premier ministre qui était le garant de ces engagements. Je crois que le débat se situe à ce niveau et non ailleurs.  

Des avancées ont été quand même enregistrées avec la signature de la convention transférant le payement des motivations par une banque ?

Bien sûr nous sommes satisfaits du point de vu du principe. C'est un espoir quand même de voir les primes de motivations payées à date échue. Si une banque de la place se substitut à l'Etat pour assurer ces paiement, nous n'avons aucun problème par rapport à ça. Pourvu simplement que la banque respect ses engagements. Seulement, il faut signaler qu'au moment où la banque en question a signé cette convention avec les autorités publiques, l'Etat doit à ce jour deux trimestres de motivation. La banque ne s'est pas prononcée sur ces arriérés. Il faut qu'on sache comment nous seront payé les deux trimestres en question. Il faut aussi préciser que la motivation n'est pas un gâteau. C'est un accessoire du salaire acquis de hautes luttes bien avant l'alternance. C'est une manière de compléter le régime indemnitaire des fonctionnaires. Maintenant avec la réforme  hospitalière ça été élargi aux autres personnels contractuels. Ce qui fait aujourd'hui une enveloppe de 1,6 milliard. Ce n'est pas une récompense mais une partie du salaire qui était appelée fond de la santé. Ce une expression qu'on a galvaudé. 

Qu'est-ce que vous faites en faveur de l'apaisement ?

Au contrairement nous ne déstabilisons pas. Nous, nous régulons le système sanitaire. Maintenant pour ce qui est de l'apaisement, il faut dire que nous ne sommes pas des va-t-en guerres. Le gouvernement n'a qu'à appliquer les accords qu'il a signés. Aujourd'hui qu'est ce que ça coût à la fonction publique de sortir les matricule des agents de l'ex Cto pour en faire des agents de l'Etat d'autant que c'est ce dernier qui casque 750 millions pour leur payer les salaires ? Depuis six mois l'Etat fait traîner ce dossier. Maintenant pour les confrontations ce n'est pas de gaieté de coeur qu'on le fait. Heureusement nous avons toujours humanisé nos actions. Nous ne pouvons pas attendre en se tournant les pouces pour que les autorités déroulent leur agenda comme elles veulent. Il y a des carrières en jeux, des familles à nourrir et à prendre en charge au plan médical. Si dénoncer un accord non respecté est une manière de perturber le secteur de la santé, on continuera à perturber à chaque fois que de besoin. Et personne ne nous divertira. Le ministre de la santé n'a qu'à respecter ces engagements ou aller voir ces collègues pour qu'ils respectent les accords qu'ils ont signés.      

Entretien réalisé par   

Abdoul Aziz SECK

 



18/07/2008
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